La Passerelle entre les Arches et les Auditoires centraux fut symboliquement appelée « Passerelle de l’Ourson » en souvenir du totem scout de Marcel le Maire (1920-2018), prêtre jésuite et aumônier à la ‘Mémé’ de 1956 à 2003.
Cette passerelle, qui enjambe l’avenue Emmanuel Mounier, relie les bâtiments académiques à ceux de la vie estudiantine et s’impose comme un symbole fort du rôle du Père le Maire dans la rencontre et le dialogue entre le monde académique et le monde étudiant. C’est à l’initiative du Professeur Jean-Marie Gillis que cette passerelle a été officiellement renommée « Passerelle de l’Ourson » en 2024.
Qui est Ourson ?
Marcel le Maire est né à Liège, le 4 mai 1920, quatrième d’une famille de sept enfants. Après des études primaires à Leuven, il fait ses humanités au Collège Saint-Michel à Bruxelles, qu’il termine à 16 ans pour entrer au noviciat à Arlon en 1936 ; à Leuven, il fera une licence (Master) en Histoire ; il sera ordonné prêtre en 1950. Au scoutisme, il a reçu le totem ‘Ourson’, qui restera son surnom toute sa vie.
Le Père Marcel le Maire dit Ourson est une personnalité mémorable de la vie facultaire, à Leuven et à Woluwe. Au début des années 1950 à Leuven, Marcel le Maire fut l’aumônier d’équipes d’étudiants en médecine faisant partie du « Clan Hippocrate ». Très vite il s’est investi au sein du Cercle Médical Saint-Luc et, avec les responsables du Cercle, il a été à l’origine de la fondation, en 1956, de la Maison Médicale, baptisée ‘Mémé’, située Minderbroederstraat à Leuven. Lorsque la Faculté de médecine de l’UCL s’installa à Woluwe (Bruxelles), la ‘Mémé’ s’y déplaça aussi et le Père Marcel y poursuivit son action. Il en fut l’aumônier dès sa fondation et exerça cette fonction jusqu’à sa retraite en 2003.
Durant plus de quarante ans, innombrables sont les étudiants qu’il a reçus, écoutés, conseillés, réconfortés, défendus et même mariés. Habitant la ‘Mémé’, il était connu et très apprécié des étudiants pour son ouverture d’esprit, son franc-parler, son intelligence des situations, la sagesse de ses conseils et sa grande disponibilité. Quand éclata la grande contestation de Mai 68, ainsi qu’à l’occasion de l’installation à Woluwe en 1974, Ourson fut, plus d’une fois, le porte-parole fidèle des étudiants dans leurs difficultés avec les autorités de l’UCLouvain, facultaires et rectorales, ce qui ne lui valut pas que des amis… C’était une forte personnalité qui ne laissait personne indifférent. Comme prêtre, il était dans l’équipe du Centre œcuménique de l’UCLouvain Bruxelles Woluwe. On peut dire, dès lors, qu’il fait partie de l’histoire récente de la Faculté de Médecine.
Ourson fut aussi un indigné, notamment par l’injustice et par les inégalités sociales qu’il a vues de près en tant qu’aumônier de la maison des enfants du juge de Jumet (Charleroi) : il mit son cœur et son énergie au service de ces jeunes abîmés par la vie, les encourageant à poursuivre leurs études et ayant à cœur de les ouvrir à la beauté de la vie.